Haoussa:
Les
Haoussas sont un peuple du
Sahel établi au nord du
Nigéria et dans le sud du
Niger. D'importantes communautés se trouvent aussi au nord du
Bénin, du
Ghana et du
Cameroun. Quelques petites communautés sont éparpillées à travers l'
Afrique de l'ouest ainsi que sur la route du pèlerinage de
Hajj qui part de l'Afrique de l'ouest en passant par le
Tchad et le
Soudan. Beaucoup d'Haoussas se sont déplacés vers les grandes villes côtières d'Afrique de l'ouest comme
Lagos,
Accra et
Cotonou ou vers la
Libye, partant à la recherche de travail. Cependant, la plupart des Haoussas vivent toujours dans des petits villages où ils pratiquent la culture vivrière et élèvent du bétail. Les fermiers haoussas règlent leur agriculture en fonction des changements saisonniers de pluie et de température. Ils parlent la langue
haoussa qui appartient au groupe des
langues tchadiques, un sous-groupe de la famille des langues afro-asiatiques.
Il se montrèrent puissants et unis pour s'engager dans les conquêtes locales, le commerce et le
trafic d'esclaves.
Agriculteurs et artisans, les Haoussas ont développé une civilisation urbaine fondée sur la commercialisation d'un artisanat du cuir, du fer, du tissage et des produits agricoles.
Kano est considéré comme le centre du commerce et de la culture haoussa. En termes de relations culturelles avec les autres peuples d'Afrique de l'ouest, les Haoussas sont culturellement et historiquement proches des
Peuls, des
Sonrhaïs, des
Mandés et des
Touaregs ainsi que d'autres groupes
afro-asiatiques et
nilo-sahariens, plus à l'est, au
Tchad et au
Soudan. Ils reconnaissent la loi de la
Sharia.
Entre
500 et
700 de notre ère, les Haoussas, qui s'étaient déplacés lentement depuis la
Nubie en se mélangeant avec la population locale nord et centre nigériane, ont établi un certain nombre d'États puissants dans ce qui est l'actuel nord et centre du Nigeria et l'est du Niger. Avec le déclin des
Nok et de
Sokoto, qui avaient contrôlé le centre et le nord du Niger entre
-800 et
200, les Haoussas ont émergé en tant que nouvelle puissance de la région. Étroitement liés avec les
Kanuris du
Royaume du Kanem-Bornou (
Lac Tchad), l'aristocratie haoussa a adopté l'
islam au
XIe siècle. Au
XIIe siècle, les Haoussas devenaient l'une des plus grandes puissances d'Afrique. L'architecture haoussa est peut-être une des moins connues, mais est l'une des plus belles architectures de l'époque médiévale. Beaucoup de leurs premières mosquées sont lumineuses et colorées et montrent souvent des gravures complexes ou des dessins symboliques élaborés sur les façades. À partir de
1500, les Haoussas utilisèrent une écriture arabe modifiée, l'
ajami, pour écrire leur langue. Les Haoussas ont écrit plusieurs histoires dont la plus célèbre est la
Chronique de Kano.
En
1810, les
Peuls, une autre ethnie islamique africaine qui habitait l'ouest de l'Afrique envahit les États haoussas. Les similarités culturelles permirent cependant une intégration entre les deux groupes qui se sont harmonieusement mélangés et se démarquent de moins en moins. Les Haoussas restent prééminents au
Niger et au nord du
Nigeria. Leur impact au Nigéria est primordial car l'ensemble Haoussas-Peuls a dirigé la politique du pays depuis son indépendance. Ils restent l'une des civilisations les plus largement et historiquement enracinées en Afrique occidentale.
Les Haoussas, comme toutes les ethnies islamisées, couvrent leur corps de vêtements amples. Les femmes portent de grandes robes ; les hommes, de tuniques et des pantalons sous de larges
boubous colorés. Une calotte ou un turban complète l'ensemble. Sur certains boubous, richement brodés par les hommes, les motifs couvrent le flanc gauche et remontent autour de l'encolure. Ces motifs représentent : les « huit couteaux » qui, selon la tradition, protègent du mauvais œil ; la spirale « tambour du roi » et les entrelacs, un dessin omniprésent que l'on retrouve jusque sur les murs extérieurs des maisons. La broderie de ces motifs se perd dans l'ampleur des plis du somptueux vêtement.
Les haoussas ont une culture antique qui s'est étendue sur une grande aire géographique et qui a été longtemps liée aux
arabes et à d'autres peuples islamisés d'Afrique de l'ouest comme les mandés, les peuls et même les
wolofs de
Sénégambie grâce au commerce, fait sur de longues distances. L'islam est présent chez les haoussas depuis le
XIVe siècle mais il était grandement restreint par le pouvoir de l'époque. Les zones rurales ont généralement conservé leurs croyances
animistes ; ainsi les chefs urbains se sont appuyés sur les deux types de croyances (islamiques et animistes) pour légitimer leur pouvoir. Les disciples musulmans du début du
XIXe siècle désapprouvèrent la religion hybride pratiquée dans les cours royales et le désir de réforme a été le motif principal de la formation du
califat de Sokoto. C'est suite à la création de cet état que l'islam s'est fermement ancré dans les zones rurales.
Maguzawa, la religion animiste, était pratiquée de manière importante avant l'arrivée de l'islam. Dans les régions les plus reculées, cette pratique est restée intacte, mais en se rapprochant des centres urbains, elle disparaît complètement. Cette pratique inclut des sacrifices animaux à des fins personnelles et ses pratiquants considèrent illégitime l'utilisation de la magie Mmaguzawa pour faire le mal. Ce qu'il en reste dans les zones les plus peuplées est un culte appelé
Bori qui conserve les éléments animistes et magique de l'ancienne religion. La classification Bori de la réalité contient une quantité innombrable d'esprits dont beaucoup ont un nom et possèdent des pouvoirs définis. Alors que les Malamais condamnent les rites, cérémonies et croyances Boris, la population haoussa musulmane vit en paix avec les boris. De nombreux Boris se qualifient eux-mêmes de musulmans, et beaucoup de musulmans rejettent l'orthodoxie totale et s'autorisent d'utiliser la magie Bori qu'ils pensent bonne pour éloigner le mauvais esprit de leurs maisons. L'islam et le bori sont en fait complémentaires dans les communautés haoussas, car la secte islamique
Qadiriyya comporte des éléments d'animisme comme les esprits appelés
jinns et certains charmes (
malamais) utilisés sont considérés comme des éléments magiques. Comme on peut le conjecturer, cet islam ne suit pas strictement les écritures
coraniques, ce n'est donc pas une orthopraxie. Au lieu de la
loi islamique, la loi haoussa s'inspire d'une pratique islamique appelée
ijma, ce qui signifie
consensus. Lorsqu'une communauté s'accorde sur un certain culte envers
Dieu ou sur la nature de dieu, cela fait généralement loi. Certaines croyances vont même à l'encontre des dogmes
coraniques, comme les miracles attribués à
Mahomet ainsi que la croyances en des saints. Les pratiques coraniques qui ont persisté chez les haoussas sont le
hajj et les cinq prières quotidiennes en direction de
La Mecque. Il existe d'autres rituels non coraniques mais liés à l'islam, comme le port du turban et de la
djellaba. Durant les fêtes musulmanes comme la nouvelle année ou le
Mawlid, les gens s'offrent des présents.
ZARMAS/DJERMA SONRAI:
The
Zarma people (var.
Djerma,
Zerma,
Dyerma, or
Zaberma), are a people of westernmost
Niger and adjacent areas of
Burkina Faso and
Nigeria with small pockets living in urban areas of northern
Ghana. The
Zarma language is one of the
Songhai languages, a branch of the
Nilo-Saharan language family. Because of the common language and culture, they are sometimes referred to as "Zarma Songhay" (also spelled "Djerma-Songhai"). Zarma actually constitute several dozen smaller ethnic groups, who were either indigenous to the era prior to the
Songhai Empire and have assimilated into the Zarma people, or else are people of Zarma origins who have differentiated themselves some time in the precolonial period (through dialect, political structure, or religion).
[1] Groups usually referred to as part of the Zarma or Songhay, but who have traceable historical distinctions include the
Gabda,
Kado,
Tinga, and
Sorko peoples.
The Zarma live in the arid lands of the
Sahel. Many live in the
Niger River valley and exploit the river for irrigation. They grow
millet,
sorghum,
rice.
In
Mali, a subgroup of Zarma are the
Armas people of mixed African-European (mainly of
Spanish Muslims) origins and claim to be descendants of rulers of the 17th century Songhai Empire.
The Zarma people are believed to have migrated from what is now the
Fula region around
Lac Debo,
Mali during the
Songhai Empire, and settled first in Anzourou and Zarmaganda in the 16th century. In the 18th century, many Zarma resettled south to the
Niger River valley, the Fakara plateau and Zigui in what is now Southwest Niger near
Niamey. Forming a number of small communities, each led by a
Zarmakoy, these polities soon found themselves pressured from the north by the
Tuareg and the
Fula from the southeast, as well as other ethnic groups in the area. While Zarmakoy Aboubacar founded the
Dosso state from his own Taguru clan around 1750, it remained a small collection of villages in the
Dallol Bosso valley until the 1820s, when it led much of the resistance to the
Sokoto Caliphate. While Dosso fell under the control of the Amir of
Gando (a sub division of Sokoto) between 1849 and 1856, they retained their Zarmakoy and the nominal rule of a much larger Zarma territory, and were converted to
Islam. Under Zarmakoy Kossom (r. 1856-65), Dosso united all of the eastern Zarma, and left a small state stretching from
Tibbo and
Beri in the north, to
Gafiadey in the south, and to
Bankadey and
Tombokware in the east.
PEULH/FOULANI/FOULFOULBE:
Les
Peuls sont des pasteurs de la région sahélo-saharienne qui se répartissent dans une quinzaine de pays
[4] , en
Afrique de l'Ouest, mais également au
Tchad, en
République centrafricaine et au
Soudan - une implantation géographique liée aux besoins des troupeaux de
zébus et de chevaux, que la plupart élevaient à l'origine. D'abord
nomades, beaucoup se sont sédentarisés. Ils sont majoritairement
musulmans. Leur dispersion et mobilité ont favorisé les échanges et les
métissages avec d'autres populations. Leur origine et celle de leur
identité, pas uniquement liée à la
langue peule (
pular) a longtemps fait débat.
Le peuplement du
Niger actuel ne se rattache qu'en partie à la conquête musulmane: Leur pénétration pourrait se diviser en trois épisodes : fixation ancienne colonie de Say conquête guerrière et religieuse de l'empire de Sokoto sur les états noirs voisins, infiltration pacifique de groupes sédentaires et nomades.Les nomades actuels ne sont arrivés pour la plupart qu'au XX
e siècle.Ainsi à l'époque de l'établissement des Français, il n'y avait que 1 200 Peuls dans la région de Tahoua.( voir
Peuls Nomades, M.Dupire,ed. Karthala, 1996- p.20-37 ).
Les natifs se nomment eux-mêmes « Pullo » (sing.) prononcez [poullo], pluriel '« Fulbhe » [Foulbé]. Nom propre : un Peul, une Peule, des Peuls. Le mot « Pullo » viendrait du verbe « fullade » (éparpiller, disperser au souffle) [5] . D'après Lam, l'égyptien prr « sortir », aurait donné « Pullo », c'est-à-dire celui qui sort le lait de la vache, mais aussi, celui qui émigre [6] .
Les termes fula, fulbé, foulbé, fulani, foute sont des termes attribués par d'autres ethnies d'après les Peuls eux-mêmes. Fulla « errants » ( Pullo au singulier). On rencontre aussi d'autres graphies en français, telles que poular ou peulh-
L'ethnonyme apparaît parfois sous la forme de Foulhs, Phouls, Poules, Pouli, Fouli, foullah, Poullôri - en angl. germ. arab. ful, fula, fulani. « Peul » est le terme le plus utilisé dans les textes contemporains en français. Dans le passé, on l'orthographiait plutôt « Peulh » mais cette forme subsiste parfois et l'on rencontre également « Peuhl ».
En allemand,
Ful ou
Fulen ; en anglais,
Fulani ; en arabe,
Fulani ; en
wolof,
pë'l [7] .
« Peul » est la transcription française du mot wolof pë'l qui désigne ce peuple.
Les Fellans, Fellani, Fellahs, Fellatahs sont les Peuls du Soudan et de l'Égypte .
En
langue peule, la racine
pul (« se réaliser » et non pas « être ») désignant au 1
er niveau, la fonction - essentiellement la "transhumance du bétail" - et au 2
e niveau une identité qui s'affermit dans le temps et requérant un « travail » sur soi
[9] [10] .
D'après Jean-Marie Mathieu : cit. " Le radical peul ful peut être rapproché de l'indo-européen fla qui a donné " flou " , " flan "...le latin follis désignait un " soufflet de forge " [11] .D'après René Vallette, le radical prr ( racine non vocalisée ) signifie " blanc ", " clair ", à l'origine du mot Pullo.
La racine est attestée en indo-européen. On la retrouve ainsi, aussi bien à travers les
Pel-esets
Libye antique, que les
Poulasti ( un " peuple de la Mer " ) qui deviendront les
Philistins et donneront leur nom à la
Palestine de même racine
[12] , ou encore les
Pel-asges
Pelasges ( pel-h|2-g + sto ), du nom
Pélé-kos
[13] , ou encore en
Dorien ( autre branche de l'indo-européen )
Phulè " tribu " ;
Phulai " Tribus"
[14] ;
allophulos,
allophuloi,
allophulismos ( allo + Phulè ) " non-grecs "
[15] .
En pular
fud désigne à la fois la
graine et
l'origine de [fu] ( du
grec ancien fûo " faire naître " ) et ancêtre éponyme des Peuls
[16]
Les Peuls, ainsi que les
Wodaabes (Bororos), sont une ethnie de nomades et semi-nomades vivant en
Mauritanie, au
Sénégal, en
Guinée, au
Mali, au
Burkina Faso, au
Niger, au
Tchad, au
Soudan mais on les retrouve également au
Nigeria, au
Cameroun, au
Togo.
Au Mali, les Peuls, principalement implantés dans la
région de Mopti, constituent la deuxième ethnie après les
Bambaras. Au Sénégal les Haalpulaar (population peule et toucouleur) constituent le deuxième groupe ethnique après les
Wolofs.La Mauritanie, le Mali, le Sénégal, le Niger et la Guinée sont des pays à forte population peule.
Les Peuls sont traditionnellement des nomades, essentiellement des éleveurs
transhumants de vaches
zébus et de chevaux (boucle du
Niger).
Certains Peuls ( branches séparées suite à des conflits et Parentés à plaisanterie ) se sont mélangés à d'autres populations donnant ainsi naissance à de nombreuses ethnies : les
Kourteï ( Peuls-
Sonrhaïs ), Les
khassonkés( Peuls-
Malinkés ), les ouassoulounkés ( Peuls-
bambaras ). Les
Toucouleurs (
Tékrouri ), à l’origine une ethnie distincte, ayant par la suite fusionné avec les Serères et les Peuls.
L'origine ( ou les origines ) des Peuls a donné naissance à une littérature abondante de qualité inégale, qu'il est difficile de résumer. De la fin du XIXe siècle aux années soixante, on les trouve sous le nom de hamites ( terme désignant des tribus du nord-est de langues caucasoïdes ) [17] . Ce terme est aujourd'hui quelque peu abandonné, au profit de celui plus généraliste de berbères ( Jean Jolly 2002: p 14 ) [18] , ou d' origine indo-européenne lorsque celle-ci est précisée. Néanmoins, on trouve aussi chez certains auteurs, une distinction entre Berbères et " indo-européens " d'Afrique ( Peuples de la Mer , Hittites, Hyksôs ) [19] .D'après le Dr Lasnet, ils auraient été connus des auteurs de l'Antiquité ( Pline et Ptolémée ) sous le nom de leuco-Éthiopiens, c'est-à-dire " Éthiopiens blancs ", thèse reprise par Henri Lhote [20] .Pour Eichtal et André Arcin, ils seraient les Phout, Fouth, Foud ou Foull de la Bible [21] . " Le fond de la population égyptienne semble avoir été constitué par une race chamitique à laquelle appartenait aussi les Gallas et les Somalis, qui s'étaient fixés au sud-est de l'Égypte, et les Berbères de Libye " ( E. Drioton et J. Vandier p. 4 :Introduction ).
D'après leurs légendes orales, les Peuls sont originaires du Levant ( terme dévolu à l' Orient ).Ce mythe s'inscrit aussi bien dans les rites ( prières matinales au soleil rouge du levant, pour demander le retour à Yôyô, ville mythique située en Orient, les rites funéraires, que dans les mœurs ou la psychologie ). Le problème des origines...
Les Peuls apparaissent encore sous de nombreuses autres appellations, dues à la difficulté de classification que posèrent les Peuls aux différents observateurs tant Européens, que Africains ou Arabes qui les rencontrèrent. Ainsi on trouve : blancs ; leucodermes ; afro-méditerranéens ; méditerranéens ; méditerranéens orientaux ; péri-méditerranéens ; hamites ; éthiopiens ; blancs à peaux noires ; mélanodermes non négroïdes ; cuivrés ; rouges ; berbères ; indo-européens ; indo-européens orientaux ; asianiques ; asiatiques ; arabo-berbères ; nilotiques ; nilo-sahariens ; éthiopides ; faux-noirs; chamites ; chamanites.... [24]
Les Peuls peuple situé à la frontière du monde " blanc " et du monde " noir " seront vus par les Européens comme une " race intermédiaire ", un phénomène d'hybridation, de métissage qui posera un grand problème aux classifications rigides du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Trois grandes théories sur l'origine des Peuls ont été développé :
- L'Éthiopienne ( Verneau : 1895 ; Pales : 1952 ; Lhote 1959 )
- L'Égypto-nubienne ( Diop : 1967, 1973, 1981 ; Dieng : 1989 ; Froment : 1991 )
- La Libyenne ou berbère ( Cortambert : 1860 ; Béranger-Féraud : 1875 ; Deniker: 1900 ; Sarrazin : 1901 ; Lhote : 1959 ; Cavalli-Sforza : 1992 ).
La complexité de l'identité Peule tient précisément à son métissage.Le discours itératif autour des Peuls sera souvent celui de la pureté et du mélange, du vrai et du faux ( vrais Peuls ; faux Peuls ).Ils seront pour longtemps classés en tant que Peuls " rouges " et Peuls " noirs " dans l'anthropologie européenne. Les premiers possédants des caractères europoïdes que ne posséderaient pas les seconds. À cette dichotomie, Deniker en 1900 élaborera la théorie du " métissage en strates discrètes ". Il faut compter en effet quatre ensembles distincts survenus à différentes périodes de l'histoire. Le premier métissage évoqué par les historiens, fut celui d'un apport Berbère important, survenu à différentes périodes. L'un très ancien du mésolithique à la période islamique. Le deuxième au XVIIIe siècle avec l'invasion de tribus Maures au Fulaadu ( Oumar Kane : p. 237-252 ) [25] . Ce métissage concerne en particulier les Peuls du Fulaadu, du Fouta Toro et du Burkina Faso,( branche venue de l'Est du Fouta Toro ). À ce métissage dit " régional ", il faut ajouter un élément que les chercheurs s'accordent à considérer comme asiatique. Des historiens et des linguistes soutiennent depuis longtemps l'ascendance indienne de ces pasteurs ( Le Mali : p.7 ). [26] .De récentes recherches ont montré que certains rapprochements pouvaient être fait avec certaines tribus pastorales d'Asie Centrale ce qui pourrait les rapprocher des Hyksôs dont on pense qu'ils ont introduit le cheval en Afrique. Mais à ces deux apports l'un berbère, l'autre asiatique, un troisième élément vient s'ajouter.Pour certains auteurs, les Peuls auraient été des Hittites perdus en plein désert, pour d'autres des Gaulois ou des Celtes capturés ou employés comme mercenaires par les Égyptiens, pour d'autres encore, les descendants de légionnaires Romains.Depuis ces quelques dernières années, on évoque de plus en plus souvent l'intervention d'un ou plusieurs Peuples de la Mer [27] , ( conglomérat de peuples indo-européens ) dans l'ethnogénèse peule et ce pour un évènement historique majeur ; l'introduction du zébu en Afrique - espèce qui n'était pas représentée sur les peintures rupestres du Tassili étudiées par Henri Lhote, mais qui se trouve aujourd'hui entre les mains des Peuls( Figures Peules : p.66 ) [28] Pour d'autres chercheurs les Peuls auraient été des Palestiniens ou des Mésopotamiens, c'est-à-dire, des éléments du groupe sémite ( Le Mali: p.66 ) [29] Ainsi, pour Maurice Delafosse, leur ascendance serait judéo-syrienne. Ces juifs, auraient été chassé de la Cyrénaïque et auraient migré vers le Mali. Cependant des recherches récentes en génétique des populations n'ont pas confirmé cette thèse qui est aujourd'hui abandonnée.L'ensemble de ces différentes " strates ", se situent sur un substrat soudano-guinéen effectif depuis le VIIIe siècle pour les Peuls d'Afrique de l'Ouest ( Guinée-Bissau, Sierra-Leone , Sénégal, Sénégambie ) et à des époques ultérieures pour les Peuls du Mali ,du Niger, du Burkina-Faso, de Guinée, du Bénin, du Nigéria, du Tchad , du nord Soudan , ou du nord Cameroun ( migrations par vagues ). Les grands chercheurs ayant contribué à la connaissance de l'histoire ancienne des Peuls sont : Maurice Delafosse, Henri Lhote, et bien qu'il soit de plus en plus critiqué [30] Joseph Greenberg pour la linguistique. À la recherche scientifique pure, s'ajoute la tradition orale, plus précise et rejoignant parfois les thèses déjà évoquées. Les Peuls descendraient d'ancêtres blancs ayant émigré du nord-est : " Du pays de Cham ou de Sam, c'est-à-dire de la Syrie ; du pays de Tor, la presqu'île du Sinaï ; de Missira, l'Égypte ; et du pays de Séritou, la Syrte en Libye. [31] Sur le plan scientifique, les Peuls sont considérés comme des méditerranéens issus de Protoméditerranéens venus du Proche-Orient au mésolithique, ayant participé à l'éclosion du monde Berbère ( Horizons Nomades: p.2-3 ). [32] .La plupart des chercheurs s'accordent à faire de ces pasteurs ; des syro-libyens .
Les Peuls de nos jours sont presque tous musulmans, on trouve cependant des Peuls chrétiens inclus dans des familles musulmanes. Une partie des Peuls d'Afrique de l'Ouest, ont été parmi les propagateurs de l'islam sunnite, notamment avec des personnages de l'ethnie Tekrour (TorooBé), comme Ousmane Dan Fodio, fondateur de l'empire du Sokoto (Dèm du Sokoto), Sékou Amadou, fondateur de l'empire Peulh du Macina, et Amadou Lobbo Bari "Emir du Macina", Muhammad Bello "sultan du Haoussa", Modibo Adama, fondateur du royaume Peulh de l'Adamaoua. Sur le plan socio-géographique, les Peuls conquérants pratiquant le djihad sont souvent des familles Peules sédentaires (en particulier en Afrique de l'Ouest) et métissées avec les populations avec lesquelles ils cohabitent. Création d'écoles coraniques, propagateurs de confréries soufies, soufisme.
L'artisanat peul est également important : couvertures munja. La manufacture est l'affaire des « actants ». Les nomades peuls ne sont pas artisans, ils passent des commandes chez les autochtones des pays qu'ils traversent. Les nomades fabriquent eux-mêmes les calebasses, les chapeaux coniques, leurs tabliers de cuir. Les Peuls sédentaires pratiquent l'artisanat, un artisanat typiquement peul, mais on peut trouver dans certaines zones des fusions de styles ethniques.Les Peuls sont d'excellent tisserands [101] .Ils tissent le coton et la laine avec un métier à tisser dont l'importation viendrait d'Asie d'après Henri Lhote.Ce sont à l'image des Touaregs des orfèvres.Ils sculptent des bijoux en or et en fer qu'ils associent au cuir et à des perles.Le sens esthétique chez les Peuls est très poussé et célèbre [102] . Chez les Peuls sédentaires, il existe des castes d'artisans, les maboulé, qui sont des tisserands ; les wailoubé s'occupent des productions en métal, alors que leurs femmes pratiquent la poterie ; les garankobé s'occupent du cuir, les laobés travaillent le bois.
On décrit parfois les Peuls comme « foncièrement individualistes ». « Être Peul », ce serait être libre. Se réaliser en effet, ne peut se faire ni sous le joug de, ni sous la séduction de, ni même sous les conseils de… La « pulanité » est autonome. Il n'y a pas de communautarisme chez les Peuls, mais il y a des revendications culturelles et identitaires, des clans, des individualités, des groupes épars. Le chef ou une autorité quelconque, est élu à la participation active. On observe ainsi une alternance politique ( Fouta-Djallon ) au XVIIe siècle - XIXe siècle et des audits sont réalisés dès le XVIe siècle pour certains groupes. Le Moyen Âge verra l'avènement des chefferies aux petits chefs autoproclamés : impérialismes, servitudes, multiplicité des contacts de populations ont favorisé des contextes d'acculturation, exclusion et / ou marginalisation chez certains groupes. Les actes délictueux sont sanctionnés par une radiation pure et simple de la sphère identitaire. Infiltrations et tactiques de replis : les Peuls se soumettent généralement aux lois des pays qu'ils traversent.
Les Peuls habitent dans plusieurs types d'« habitations » réparties suivant les zones géographiques et le type d'économie ( sédentaires, semi-nomades ou nomades ) :
Les sédentaires habitent dans des fermes appelées Wuro .
La maison ronde est appelée Suudu, ( pl. Cuudi ) elle est à plan circulaire et dans la plupart des cas en paille tressée.
Les empires mauresques du Moyen Âge, les migrants en Europe, la colonisation ont amené d'autres types de constructions. En Haute-Guinée, les Peuls vivent dans des maisons en ciment, au toit fait de briques, avec petit jardin attenant et entourées de barrières ou d'une clôture formant une concession appelée galle.
L'élévation du site est aussi fréquente que significative. Autrefois, les nobles habitaient en hauteur sur une colline tandis que les autres habitations étaient construites au flanc ou au bas des coteaux. De fait l'habitat du Peul sédentaire est souvent situé à flanc de colline, de montagne ou à leurs sommets.
Les groupes nomades vivent sous des huttes rondes de branchages recouverts de couvertures en laine, jamais sous une tente. Parfois il n'y a même pas de constructions, seulement une rangée de branchages rapidement liés, et plantés dans le sable du désert pour constituer une haie de fortune.
La société Peule est la plus hiérarchisée d'Afrique. Ces règles hiérarchiques sont aussi plus complexes et d'un abord plus difficile pour le regard extérieur, que celles que l'on peut voir dans les chefferies Touaregs ou Maures qui connaissent aussi le maquignonnage... Dans les villes, il existe trois classes sociales :
Les nobles :
- DurooBe nobles ( transhumants ) [121] .
- Jaawambe, sing.jaawanndo, conseillers et auxiliaires armés des rimbe.
Les artisans castés :
Regroupés sous le nom de nyeenybe, sing. nyenyo. Les nyeenybe, sont réputés pour leur endogamie strict. les artisans sont:
- Wayilbe, Baylo (forgeron)
- Lawbe, labbo (boisselier)
- Sakkebe, Sakke (cordonnier)
- Mabube, Mabo (tisserand).
Puis les laudateurs et musiciens gardiens des traditions:
- Wambabe, Bambado (compteurs guitaristes)
Les serviles :
- maccube, maccudo, ou kordo.
L'ensemble comporte de nombreux homonymes suivant les parlers locaux ainsi que des articulations intercastes, mais relèvent toujours des mêmes distinctions sociales.
Les Peuls, hormis les castes, sont regroupés en de nombreux clans ou tribus appelés leyyi:
- Les fulbe ururbe ou worworbe présents partout, au Sénégal, Fouta-Djallon, Mali, Niger, Mauretanie, Burkina Faso, ce sont les Peuls de l'ouest, à l'est ils prennent le nom de burure ou bororo'en.
Ils sont parmi les premiers Peuls qui ce sont sédentarisés.
- Les fulbe laace, ce sont des Peuls qu'ont trouve spécialement au Sénégal, dans la région du djolof. Ils sont liés aux Wolofs avec qui ils cohabitent, (interpénétration linguistique), ils gardent les troupeaux des Wolofs, on les trouvait aussi dans le Sine-Saloum, et le Ferlo où ils nomadisaient, ont les appellent aussi fulbe jeeri nom qu'on donne en général à tous les fulbe de cette partie du Sénégal, la plupart sont de patronyme ka.
- Les fulbe jaawBe, la plus grande des leyyi peule, ils sont particulièrement présent au Sénégal, Mali, ils pratiquent l'élevage surtout ovin, mais aussi la pêche, pour les jaawBe dalli, ils se fixent parfois près des fleuves, il y a de nombreux sous-groupes jaawbe. Ils sont à l'origine de la caste peule des jaawamBe, réputés pour être de fins stratèges dans l'ancien Fouta-toro.
- Les fulbe cuutinkoobe, Peuls originaires de l'ancienne région du Diara entre l'est Sénégalais, et l'ouest malien, ils sont un sous-groupe de la grande famille peule des raneebe, la plupart d'entre eux sont de patronymes Diallo, les cuutinkoobe, étaient à l’origine des jaawBe, ils sont présents au sud du Sénégal, Guinée-Bissau, Guinée.
- Les fulbe yirlaabe, ils sont les Peuls les plus à l'est, Tchad, nord-est Nigeria, Adamaoua dans le Nord du Cameroun. Les yirlaabe ou ngiril, sont très présents à l'Ouest également. Ils sont tous originaires du Fouta-Toro.
- Les Fulbe wodaabe, surtout présents au Niger aujourd'hui et originaires du Diafunu, certains ce nomme diafunu'en, ancienne région englobant le Sahel mauritanien, le Macina au Mali, le Nord-Est du Sénégal. Ce sont les Peuls ayant le plus conservé leurs traditions nomades et leur culture, ce sont également les plus rustiques, ils sont restés très proches de la nature, ils sont de grands bouviers, et même s'ils sont majoritairement musulmans, ils pratiquent un islam très sommaire. Ils sont présents au Sénégal ou ils sont disséminés un peu partout et ou l'on trouve de nombreux sous-groupe, au Fouta-Djalon, où beaucoup se sont sédentarisés. Dans cette leyyi les sédentaires islamisés sont appelés wolarBe.
Ces clans sont parfois divisés en plusieurs fractions et sous-fractions appelées kinde, selon leurs patronymes, les régions où ils habitent, les animaux qu'ils élèvent bovin, ovin, l'ancêtre (chef clanique) dont ils se réclament, il existe encore d'autres clans, dont les kolyaabe de koli Tenguella, les yaalalbe. Les castes sont les mêmes, pour toutes les leyyi. Certains clans peuls, sont liés part le jongu, un lien de parenté, qui les oblige à l'entraide, au respect mutuel. - Il existe 31 groupes nomades, 48 groupes semi-nomades et 29 groupes sédentarisés .
Comme l'onomastique libyenne et l'onomastique iranienne, l'onomastique peule est indo-européenne ( indo-européen ). Ces noms et prénoms ont connu une grande extension géographique, au même titre que les peuples qui les portaient.Ce système hérité de l'indo-européen, se retrouve de nos jours dans les noms indiens, ( indo-aryen ), grecs, germaniques, slaves, celtiques, ainsi que les langues d'Afrique dites caucasoïdes, le chamito-sémitique ou afro-asiatique aujourd'hui appelé afrasien [123] .Outre les noms composés, ces principaux types d'anthroponymes voient leur inscription sociétale à travers les mythes et légendes orales transmis par ces peuples [124] . À l'origine : [ Bari ] .Bari, nom basé sur le radical indo-européen {bhr-} " porter " .La racine apparaît dès le quatrième millénaire avant notre ère sur des tablettes du Mitanni, royaume de Haute-Mésopotamie - mitannien Bhara ; sumérien Bari. - En sanskrit la racine { bhr- } donnera " L'Éloquence" ( Bhâratî ) traduisant un passage par le verbe . .
Patronyme des anachorètes, des prêtres et des religieux, Bari peut également apparaître comme « le refus de la société » ; « qui s'extrait, s'isole » [125] .
- Il apparait dans l' indo-européen d' Europe occidentale ( Bach ) avec de nombreux corolaires en Europe de l'Est, jusqu'en Russie du sud. On le trouve également dans la branche orientale de ce groupe, en Iran ( Barah ou Bari )- [126]
- Enfin, on le retrouve dans les langues du groupe afro-asiatique : ( " Bhari " Couvent en arabe ), ( " Bari " barque-solaire en anc. égyptien ) [127] , en copte ou démotique ( Bach- ), en berbère ( Beri ; Berry ; Bera ) , en afar ( Barii'o ) [128] . On le trouve encore sous différentes orthographes : Bari ou Bhari.
On trouve ainsi par position sociale -
1.Barry Rhaldiyanké : détenteurs du pouvoir temporel, veillent au bon fonctionnement du groupe.
Barry Sériyanké : détenteurs du pouvoir spirituel, responsables de l'enseignement.
Barry Soriyanké : détenteur du pouvoir judiciaire.
2.Bâ construction à partir de la racine initiale bh(r) sont les « guerriers », les « porteurs de tambours » et « vont au combat avec le sourire », d'où une confusion étymologique avec Diallow ( jaal ) « taquiner, plaisanter » ( Peul + Mandingue ) mais [ ba' ] en racine Peule veut dire « tourner en dérision ». Les Bâ vont au combat avec le sourire, mais « ils ne peuvent pas expliquer les choses », ce sont les Bari qui en ont la charge. Ils s'occupent de la transmission, de l'éducation, de la mémoire et de l'« élévation spirituelle ».
3.Saw / Sow [sau] en pular; " doubler, séparer, distinguer", " métis " par euphé.Dans la société Peule ils sont les artisans, les commerçants. 3 ° fonction. Pul. / [so']"suivre", "se mêler de" ; "apporter du bois" ; "impurs" - D'après Cheik Anta Diop il pourrait s'agir d'un rameau du peuple Sao, ayant "suivi" les Peuls depuis le Soudan [129] Les patronymes peuls les plus courants de nos jours sont : Ba, Bah ( Guinée ), Barry, Bari ( Tchad, sud Libye ), Akbari ( Soudan, Mali ), Barani ( centrafrique ), Bar ( Burkina-Faso ), Egge, Ka, Hara, Ana ( Wodaabe ), Diallo, Sall, Sow,Baldé, Bal, Baandé, Nouba, Dioum, Diagayété, Seydi, Seydou, Niane, Thiam, Bocoum, Sarré, Diack, Gakou, ( intégration dans le groupe Wolofs du Sénégal, Mali, Mauritanie. Kara, Kan, Khan, Han, Hanne, Kaka, Kandé ( Niger et Burkina-Faso ). Les Diamanka, Mballo, Boiro, Sabaly, Diao, Baldé, Seydi, Kandé, habitent historiquement la région de Kolda au Sénégal où était situé historiquement l'État du Fouladou, entre le Sud du Sénégal et le Nord de la Guinée-Bissau ); Dicko ( Peuls Ardo, Guerrier ) et Bello ( Niger, Nigeria ); Baal ( Sénégal ); Sow deviennent Sidibé au ( Mali, Guinée, Burkina-Faso ); les Sangaré du Mali, deviennent Sankara au Burkina Faso, qui devient Shagari au Nigeria.
En 1980, les Peuls sont 6 millions" p.9 in Parlons Poular de Anne Leroy et Alpha Oumar Kona Balde, ed.L'Harmattan, 2002 ; "En 1996, le recensement montre environ 8 millions d'individus" , couverture in Peuls nomades de Marguerite Dupire, ed. Karthala, 1996- La fourchette démographique est souvent majorée, généralement le chiffre qui revient le plus souvent est un total de 18 millions à 20 millions d'individus.
TOUAREGS/ HOMMES BLEUS:
Les Touareg (au singulier un Targui) ou, sous sa forme francisée, les Touaregs (au singulier un Touareg) ou encore Kel Tamasheq sont un peuple de Berbères nomades vivant dans le Sahara central, l’Algérie, la Libye et sur les bordures du Sahel, Niger, Mali, et Burkina Faso. Leur langue est le tamajaq ou tamasheq ou encore tamahaq selon les régions. Ils utilisent un alphabet appelé tifinagh (prononcer tifinar). Ce sont les descendants des premiers habitants de l'Afrique du Nord.
Les Touareg sont souvent appelés par les occidentaux, les « hommes bleus », d’après la couleur de leur chèche. Teinte avec de l’indigo, elle décolore sur la peau avec le temps. Ces populations sont confrontées à des formes d’assimilation culturelle et linguistique, à une marginalisation économique et politique qui les ont conduites à la lutte armée dans les années 1990. Beaucoup ont abandonné le nomadisme pour se fixer dans les grandes villes en bordure du Sahara, comme Tamanrasset en Algérie ou Agadez au Niger.
L’origine de ce nom est inconnue. Certains pensent qu’il provient d’un mot arabe qui signifie « abandonnés », d’autres qu’il dérive du nom d’une région libyenne appelée encore à ce jour Targa (« rigole » ou « vallée »). C’est la région de Oubari, dans le Fezzan. La dénomination d’origine Aw-Targa (fils de Targa) en berbère atargi, à l’origine du nom pour certains, tandis que d’autres retiennent que depuis le milieu du XIXe siècle, les chroniqueurs médiévaux arabes les appelaient tawwareq. À l’époque coloniale, les Français ont utilisé et popularisé le mot Touareg comme le pluriel de Targui en français (féminin Targuia, pluriel Twareg). Cette distinction est souvent abandonnée et l’on accorde parfois le mot comme en français (un Touareg, des Touaregs et touareg(s) pour l’adjectif avec quelquefois touarègue(s) au féminin).
Les Touareg préfèrent d’ailleurs se désigner eux-mêmes par Imajaghan ou Imuhagh (noble et libre) ou par Kel Tamajaq (les gens de Tamajaq). Tamahaq, Tamajaq et Tamachaq sont toutes les trois des déformations de Tamazight dues à une altération par les accents du sud.
Carte de localisation du territoire touareg Divisés en plusieurs confédérations et tribus, un million et demi de Touareg vivent sur cinq pays du continent africain (barrières pour un peuple sans frontière). À l’intérieur de ce territoire, les Kel Tamasheq se sont longtemps joués des limites des états. Ceux-ci ont pourtant réussi à leur inculquer les normes de la douane et des passeports.
Ce territoire, appelé tinariwen (les déserts), est comme son nom l’indique découpé en plusieurs terres. De ces nombreux déserts, il y a le désert proprement dit : le Ténéré. Les autres terres sont plus ou moins arides, plates et montagneuses, parmi lesquels on peut citer celles qui font l’objet d’un article : Adrar, Azawagh, Hoggar, Tadmait, Tanezruft, Tassili n'Ajjer, Tawat (Touat), Tadmaït, le Désert Libyque ou encore Tibesti.
Des villes et villages touareg font l’objet d’un article. Elles sont listées ci-dessous, avec en italique la transcription de l’équivalent en berbère :
Si la société touarègue est hiérarchisée, sa structure ne s'apparente pas aux hiérarchies figées occidentales. Chaque classes sociales, articulées selon leurs fonctions sociales spécifiques, se fréquentent et se mêlent au quotidien, unies dans des relations de plaisanterie codée. Il est possible de distinguer certaines de ces catégories sociales :
- Imajaghan : tribus nobles, essentiellement guerriers ;
- Ineslemen : tribus maraboutiques (au singulier ineslem signifie « musulman »), nobles aussi;
- Imrad : tribus vassales ;
- Inaden : forgerons (en fait les artisans) noirs, nobles ;
- Irawellan : anciens captifs touareg ;
- Iklan : esclaves noirs (au singulier akli signifie « noir ») ;
- Bellas : esclaves libérés de langue Songhaï ;
- Bouzou : esclaves libérés de langue haoussa.
Les Touareg sont monogames, sauf quelques exceptions. Le futur marié doit apporter une dot composée de dromadaires et de bœufs à la famille de la mariée. La tente et son ameublement est fournie au couple par la famille de la mariée, cette dernière en gardera la propriété en cas de divorce, laissant son ex-mari sans toit. Les mariés appartiennent presque toujours à la même caste[réf. nécessaire].
Les Touareg portent traditionnellement une sorte de long vêtement souvent nommé [takakat] (en étoffe de coton nommé « bazin ») et un chèche, appelé aussi taguelmoust (tagelmust en berbère) ou encore « turban ». Le chèche est une sorte de turban d’environ quatre-cinq mètres de long qui s’enroule sur la tête pour se protéger du soleil, du vent, de la pluie, du sable, du froid…
Traditionnellement, l’homme ne quitte jamais son turban. Il peut être de différentes couleurs, telles que rouge, jaune, vert, mais deux couleurs ont une signification spéciale. Le blanc est porté pour montrer un signe de respect, un jour particulier. Le chèche indigo est fait à partir de lin, souvent avec un tissage complexe. Il est porté les jours de fête (et les jours de froid car il est plus chaud que le chèche en coton). Sa teinture tend à déteindre sur la peau, donnant au targui le surnom d’« homme bleu ».
Touareg en déplacement
L’origine exacte des Touareg est berbère, ils sont vraisemblablement descendants des tribus des premiers habitants de l'Afrique du Nord.
Leur culture berbère est confirmée par l'usage du même alphabet, du tifinagh, et de la même base linguistique le tamasheq.
Le cérémonial du thé est une manière de montrer l’hospitalité et un prétexte pour discuter avec le visiteur de passage. Le thé a été introduit au début du XXe siècle au travers de l’influence arabo-musulmane. Refuser un thé ou de ne pas boire les trois thés est jugé impoli. En effet les mêmes feuilles de thé vert sont utilisées pour confectionner trois services à la suite ; «Le premier thé est amer comme la vie, le second est fort comme l'amour et le dernier est doux comme la mort».
Le plat de base des touaregs est la taguella.
Chaque année, en janvier, a lieu le festival du désert à Essakane, près de Tombouctou au Mali, ainsi que celui d’Essouk, près de Kidal. Plusieurs autres festivals ont lieu à travers le pays Touareg, manifestations qui offrent une vraie occasion pour découvrir la culture touareg : la cure salée à In-Gall, près d’Agadez. Les fêtes traditionnelles de Gani et Bianou à Agadez.
Depuis les années 1990 la musique touareg s’est enrichie d’un nouveau courant : le blues touareg avec notamment le groupe Tinariwen ou bien Toumast. Les festivals de tourisme de Ghat et Ghadames en Libye. La fête de Sabiba à Djanet en Algérie.
Jusqu’aux années 1900, le monde touareg était organisé en confédérations ayant chacune sont propre ettabel (tambour) symbole de la chefferie et un Amenokal (pluriel Imenokalan), chef traditionnel élu par les sages à l’issue des palabres.
Les principaux groupes confédérés sont :
- Kel Ajjer dans la région du Tassili N'Ajjer, entre Ghat et Djanet ;
- Kel Ahaggar, dans les montagnes du Ahaggar ;
- Ouelleminden Kel Ataram (ceux de l’ouest) avec pour centre [Gao,Kidal et Tin Bouctou] ;
- Imididaghane dans la boucle du Niger Arabanda,Hawssa, avec pour centre [ Gao, Tombouctou] ;
- Ioullemiden Kel Denneg (ceux de l’est, appelés aussi Tagaraygarayt (le centre). Le fief des Kel Denneg se trouve dans la région de Azawagh, vers Abalagh , Tchin-Tabaradenet Tahoua ;
- Kel Gress, dans le Damergou (Tanut) ;
- Kel Aïr, dans les montagnes de l’Aïr, dont les grandes villes sont Agadez, Timia et Iférouane.
Quelques Imenokalan touaregs :
- Tin Hinan, ou Tamenokalt, matriarche et reine de Ahaggar ;
- Koceilatta ,Roi de Tadamakkat au moyenne Age,amenokal des Imididaghanes et des tous les Touregs d Essouk;
- Karidanna, premier amenokal et fondateur de la fédération des Ioullemiden ;
- Ibrahim ag Abakkada, chef des Azjer ;
- Moussa ag Amastan, amenokal d’Ahaggar ;
- El Jilani Ag Khamed Ibrahim, Amenokal et Imam de Tagaraygarayt (Kel Dennig). Début du XIXe siècle.
- Koceilatta Roi de Tadamakkat au moyenne Age
- Makhammad ag Katamay, chef des Iwillimidan Kel Denneg ;
- Abdurrahman Tagama, sultan d'Agadez ;
- Al Khorer, résistant, chef des Ioullemiden Kel Denneg ;
- Fihrun ag Amansar, résistant, chef des Ouelleminden Kel Ataram ;
- Warilyess , résistant, chef des Imididaghan kel Gossi;
- Guarayane Ag OUbagzane, chef des Imididaghan ke Adagh;
- Amud, chef des Kel Ajjer ;
- Mohamed Ali ag Attaher, amenokal des Kel Ansar, décédé en exil au Maroc en 1994 ;
- Ahna Ag Amouzar, amenokal des Imididaghan de Tessit;
- Egarwaye Ag Mataly, amenokal des Imididaghane Hawssa;
- Mohamed Elmehdi ag Attaher, actuel Amenokal des Kel Ansar.
- Kili Kili Najim actuel Aménokal des Imaghads de l'Azawak;
- Khamzata Mouhamed El Khourer, Chef des Kel Nan
- Zaïnou Mohamed, Chef des Kel Eghlal
Tribus touarègues :
- Ait Awari (Iberkorayane de Tagaraygarayt , région de l'Azawak, Niger)
- Awraghan
Imididagh (Kel Adagh,Ihadakatane,kel Alkitt, kel Gossi,kel Agheriss, kel Serrere,kel Oulli,Ilokane,imididaghane Tin Bouctou,Ighinaghissane)
- Alwalitan ( Tagaraygarayt , région de l'Azawak, Niger)
- Ashsharifan (Iberkorayane de Tagaraygarayt , région de l'Azawak, Niger)
- Dabbakar ( Tagaraygarayt , région de l'Azawak, Niger)
- Itaguane
- Daw Sahak (Tagaraygarayt , région de l'Azawak)
- Idnan
- Ibarogan
- Ifughas
- Iherherane (Iwillimidan Kel Dennig, région de l'Azawak)
- Igdalan
- Igoran (Tagaraygarayt, région de l'Azawak)
- Ihaggaran
- Ijawanjawatan (Tagaraygarayt, région de l'Azawak)
- Ikanawan (Tagaraygarayt, région de l'Azawak)
- Ikazkazan
- Ilabakkan (Iwillimidan Kel Dennig, région de l'Azawak)
- Imanghasatan
- Imannan
- Imaqqarghasan
- Ikanawan (Tagaraygarayt , région de l'Azawak)
- Irawalan (Iwillimidan Kel Dennig, région de l'Azawak)
- Ihadanharan
- Izawitan (Tagaraygarayt, région de l'Azawak)
- Illisawan
- Kel Aghlal (Iberkorayane de Tagaraygarayt , région de l'Azawak, Niger)
- Kel Assuk
- Kel Away
- Kel Faday
- Kel Ferwan
- Kel Ghala
- Kel Ansar
- Kel Nan (Iwillimidan Kel Dennig, région de l'Azawak)
- Kel Tadaley
- Kel Tafidat
- Kel Takriza
- Kel Tin Alkum
- Kel Ghat
- Taitoq
- Teggermet (Iwillimidan Kel Dennig, région de l'Azawak)
- Tellem Edes (Iwillimidan Kel Dennig, région de l'Azawak)
- Udalan
GOURMANYCHE ET MOSSI:
Les Gourmantché (aussi appelés Gurma ou Gorma) constituent un groupe ethnique africain, qui vit dans l'actuel Burkina Faso, autour de Fada N'Gourma, mais aussi dans certaines régions du Togo, du Bénin, et dans le Sud-Ouest du Niger. Leur population actuelle est estimée à près de 1 200 000.
Leur langue, le gourmantché, appartient aux langues Kwa de la famille des langues nigéro-congolaises.
The Mossi (or Mosse, sing. Moaaga) are a people in central Burkina Faso, living mostly in the villages of the Volta River Basin. The Mossi are the largest ethnic group in Burkina Faso, constituting more than 40% of the population,[1] or about 6.2 million people. The other 60% of Burkina Faso's population is composed of more than 60 ethnic groups, mainly the Gurunsi, Senufo, Lobi, Bobo, and Fulani.[2] The Mossi speak the Mòoré language.
TOUBOUS:
Les Toubous sont des peuples vivant au Sahara oriental, nord du Tchad, sud de la Libye, nord-est du Niger, sud-ouest de l'Égypte.
Le terme toubou désigne en fait les habitants du Tibesti, en langue kanembou. Cette dénomination adoptée par la colonisation française, est maintenant admise et passée dans l'usage courant. Eux-mêmes se nomment Teda au nord, Daza au sud. Ils parlent le tedaga ; les Teda émigrés vers le sud parlent Tedaga métissé de Dazaga ; une personne qui parle Teda comprend le Dazaga; le Tedaga est la langue-mère du Dazaga. Le terme toubou désigne donc parfois les seuls Téda (habitant le Tibesti et ses environs), ou bien comprend également leurs parents proches, les Dazas (basés principalement au Borkou), qui sont aussi appelés Goranes. Ce terme arabe peut aussi désigner l'ensemble Teda-Daza-Kreda et les castes inférieures Azza, Kamadja et Tiyeni. Les Touareg appellent cet ensemble de populations les Ikaraden. Les Bideyat-Zaghawa sont parfois rattachés à ce groupe. Ces populations se divisent en clans.
Ils vivent dans les massifs montagneux du Tibesti et de l'Ennedi, dans la région de Borkou-Ennedi-Tibesti au nord du Tchad, et dans le Kanem, ainsi que dans l'est de la république du Niger notamment à Djado, Seguedine, Aney, Emitchouma, Achenouma, Argui, Djouray, N'gourty, Dirkou, Chimindour, Beza, Agueur, Bilma, Zoo Baba et Fachi, où on les appelle souvent « Guezibida » du fait de leur sédentarisation ou de leur métissage avec les Kanuris. Ils sont également présents dans les oasis du sud de la Libye, et du sud-ouest de l'Égypte (jusqu'en 1920). Ils occupent donc une immense région de 1 300 000 km². Les Toubous, plus qu'un peuple, sont une confédération de clans.
Ils vivent de l’élevage extensif de leurs troupeaux, dans de vastes espaces qui sont impropres à tout autre mode d’exploitation. Ce sont des éleveurs de dromadaires, de bovins et de petit bétail. Pour la grande majorité des Toubous, les troupeaux sont le seul moyen d’existence, mais certains pratiquent tout de même une petite exploitation de la terre dans les oasis les mieux dotées en ressources hydrographiques telles que celles du Borkou, dans le sud du Tibesti. Le leader des Teda est appelé Derdei et peut être comparé aux sultans de nombreux peuples ou à l'amenokal chez les Touareg.
La langue Teda appartiendrait au groupe des langues sahariennes (une branche indépendante de la famille des langues nilo-sahariennes)[1].
Les Toubous étaient répartis à l'origine en 36 clans, aujourd'hui en environ 50 clans, Le clan toubou est un ensemble d'hommes et de femmes libres et indépendants, dispersés dans l'espace, d'origines différentes mais unis par mariage. Les signes caractéristiques du clan sont : le nom, le surnom, le blason ou une marque, une légende qui en résume l'origine ou l'histoire.
Ils pratiquent un islam traditionaliste, mêlé à la coutume Teda. La loi Teda ou Toubou est une loi coutumière qui n'a rien à voir avec la charia islamique, les Teda pratiquent le culte des saints du « Borcodi ».
Ils se sont fortement opposés à la colonisation.
Le Tibesti au Tchad, le Kawar et le Manga au Niger ont connu des rébellions qui sont encore actives.
Il existe le MDJT (Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad) qui fut soutenu de 1998 à 2003 par la Libye, le FDR de Goukouni Zen au Niger, les FARS (Forces armées révolutionnaires du Sahara) de Barka Ouerdougou soutenu par la Libye. Ces dernières se sont fait entendre en août 2006 par la prise en otage de deux touristes italiens qui faisaient partie d'un groupe de randonneurs entre Bilma et Agadem. Les FARS réclament la lumière sur la mort de leur chef Chahaye Barkaï assassiné par l'armée nigérienne en septembre 2001 alors qu'il était partie prenante aux accords de paix de 1995, 1997 et 1998. Tous ces mouvements sont aujourd'hui inactifs même si le MDJT est en lien avec l'ensemble des rebellions tchadiennes.
KANURI/BERI BERI:
The Kanuri tribes consist of the Yerwa Kanuri, the Manga Kanuri, and several other sub-tribes. The majority of the Kanuri live in the Borno province of northeastern Nigeria, where they are the dominant people group. They are also located in the countries of Niger, Chad, and Cameroon, and areas around Lake Chad. This region was once the powerful Borno Empire, ruled by the ancestors of the Kanuri. Others can be found in western Sudan.
The Kanuri began losing power in this region when the British took control in 1914. Nevertheless, they have remained politically active and still have much influence on the surrounding people groups. In fact, aspects of Kanuri culture, language, and religion have been adopted by many of the neighboring tribes.
The Kanuri are tall and very dark in appearance, with a stately, dignified look. This signifies their pride and appreciation for their past as rulers, as well as their present position of leadership and influence. Many Kanuri speak Hausa, Arabic, or another area language in addition to Kanuri.
Most of the Kanuri are farmers; however, they usually practice some other occupation during the dry season. Those who farm raise millet as their staple crop, and supplement it with sorghum, corn, and peanuts. They raise sheep, goats, and some horses. Among the Kanuri, horses are a symbol of prestige.
The Kanuri who live in cities are involved in government jobs, public service, construction, transportation, and commerce. The Kanuri who have occupations that are related to politics or religion have a very high social status; whereas, those who work as blacksmiths, well-diggers, or butchers have a low social status. The majority of the Kanuri, however, are farmers, craftsmen, and merchants.
Kanuri settlements vary in size; but most contain walled-in compounds surrounding several mud or grass houses with thatched, cone-shaped roofs. These houses are very cool during the hot months. Farmland surrounds each settlement.
Towns serve as local markets and administrative centers for the Kanuri. They contain a local school and mosque. Attached to the mosque are smaller schools for religious teachings.
The household (not the family itself) is an important economic unit to the Kanuri. The greater the number in a family, the more prestige the family head is given. For this reason young men are often "loaned" to households to help with field labor, to provide support, and to help in defending the family. In return, the head of the household will clothe the young man, feed him, pay his bride price, and possibly provide a bride for him. At that time, he will leave and start his own household. This type of relationship is widespread in Kanuri society. It is similar to the father-son relationship in that supreme loyalty and respect is given to the head of the household at all times.
Like most children, the young Kanuri children often play games with each other. Even before puberty, children learn the roles they will take on when they reach maturity.
Kanuri men marry while they are in their early twenties. Polygamy is common and a man may have as many as four wives. Young girls marry while they are in their teens. Ideally, a man wants his first wife to be a young virgin. However, the bride price for a virgin is quite expensive, so men often take divorced women as their first wives. The divorce rate among the Kanuri is extremely high, with eight out of ten marriages ending in divorce.
The traditional Kanuri dress consists of large robe-type garments that are worn with turbans or brightly embroidered caps. The large robes provide protection from the consistent heat. This attire is never worn while working out in the fields, but rather at festivals and Islamic ceremonies.
The Kanuri have been Muslims since the eleventh century. The Koran emphasizes the importance of the family and the supreme authority of the father. Women are considered inferior to men in the Islamic scriptures, and are treated as such in Kanuri society.
Some superstitions are still practiced in conjunction with Islam. Charms and amulets are worn around the neck or in pockets for various reasons. There is a charm to ensure a good pregnancy for a mother. There is also one to keep the ghost of the dead from haunting its descendants.
La transmission orale des traditions et des légendes est très importante chez les Peuls. Enseignée auprès des adolescents par les personnes les plus âgées et en particulier les femmes au travers de chants, de contines. La langue est encore essentiellement orale et transmise par les femmes. Elles véhiculent l'histoire du peuple, ses exploits, ses rites et ses vertus.
Goût prononcé pour les langues, la poésie, les louanges, les épopées ( joutes verbales : Kirlé au plur. ; Hiirdé au sing. ), développement d'une littérature. Dans cette transmission orale des traditions, n'oublions pas de mentionner le role important qu'y jouent les griots (historiens). La plupart des Peuls sont polyglottes. La beauté est recherchée, la probité, la sagesse, l'intelligence et la discrétion figurent parmi les règles à suivre du pulaaku, ces règles souples régissant la « pulanité ».
Le pulaaku [105] est « un ensemble de règles très subtiles » [106] , morales et sociales, un « code de comportements jugés spécifiquement Peul » [107] , voire « l’idéal projeté dans la manière d’être peul » [108] .
« Le pulaaku se retrouve chez tous les groupes Peuls, dans toutes les régions. C'est une preuve de stabilité de la catégorie et une première indication sur sa signification et sa fonction qui, manifestement ne relève pas seulement du besoin d'identification lié à des contextes historiques particuliers. Dans cette acception très générale, on peut parler de la « pulanité » en tant que conscience d'une identité durable, conscience unissant les Peuls, indépendamment de toute explicitation au niveau du contenu — Elizabeth Boesen [109] . »
L'indianiste Stein ajoutera une note enrichie à la notion de segmentary State élaborée par Aidan Southall, à propos du pulaagu comme critère de sélection à chaque niveau de pouvoir. Il note par exemple, l'absence de « séniorité » ( contrairement aux successions et élections des groupes africains et au groupe de culture moyen-orientale proches ) mais à « l'empilement d'élection » par le conseil de même niveau et de confirmation ou d'intronisation par le niveau supérieur.
« Dès lors, la langue elle-même, serait le pivot de plusieurs champs de signification, au tuilage des sons correspondants aux glissements de sens et le chevauchement des institutions et des groupes. En témoigne le fait que dans les sociétés peules où la « mise en caste » est la plus poussée, les groupes sociaux sont moins cloisonnés que ne le laissaient penser les taxinomies éthiques élaborées dans les années 1960 [110] . »
Parmi ces valeurs peules figure la « suavité » beldum qui n’existerait que chez les Fulbe (bele sey to Pullo) et qui se concrétise non seulement dans leur hospitalité et leur générosité, mais dans tout leur comportement.
On observe également une réticence à dire « non » (e woodi). C’est ainsi qu’un Peul n’opposera jamais un « non » ferme, il dira « e woodi » (c'est bien). Or, quand un Peul donne gentiment son accord, cela ne veut souvent pas dire grand-chose. Ils décrivent leur comportement comme étant forcé : le sentiment de honte, leur pudeur (semteende) ne leur laisse pas le choix. Le comportement peul n'aurait en quelque sorte aucun rapport avec autrui, mais avant tout avec lui-même.
La vie nomade a développé un caractère indépendant et une hypersensibilité ne favorisant pas le contact avec autrui.
La société peule est fortement hiérarchisée : l'aîné est respecté et même craint.
Les formules de politesse et les règles du savoir-vivre sont nombreuses et très importantes : le vouvoiement est de rigueur.
Enfin, les yeux (
yitèrè) ont une grande importance et les Peuls n'aiment pas être confrontés à leur image, ni même que l'on en discute. C'est un trait caractéristique que l’on observe également à des degrés divers dans la civilisation orientale, de l'
Égypte pharaonique à l'
Afghanistan.
(Source wapedia, wikipedia )